En rajouter dans la guimauve
Enregistrement du Procès Bovary, les trois derniers épisodes.
Des nuages gris, peut-être de la pluie cet après-midi. De toute façon, il faut le faire. Sortons pour aller nettoyer un peu la concession au cimetière d’Aoyama. C’est vite expédié, depuis la dernière fois, il n’y a eu que des épines de pins déposées par le vent, plus de feuilles. Après, nous déjeunons rapidement tout près d’un bon tonkatsu, récemment ouvert — c’est bien, parce qu’il n’y avait pas grand-chose dans cette rue entre le métro Gaien-mae et le cimetière.
L’intention d’aller au centre de sport avait mûri jusqu’à prendre nos affaires, mais comme il ne pleut pas et qu’il y a souvent du monde le dimanche au centre de sport, nous préférons marcher, larges avenues et petites rues, entrer dans des magasins, des dates de soldes ont été prolongées, monter les marches plutôt que prendre les ascenseurs ou les escalators, en descendre aussi, faire la pause dans la Maison de Takagi, où de succulents gâteaux nous faisaient de grands signes, acheter des draps (finalement) chez Maruhati, un petit sac dont T. avait besoin chez Kipling, quelques bricoles design à offrir au magasin du MoMa dans le bâtiment Gyre d’Omote Sando, enfin rentrer à pied jusque chez nous. Soit près de six heures de marche, environ 20.000 pas, largement plus de sport que ce que nous aurions consenti à faire au centre en une petite heure…
Dîner tard en regardant Fauteuils d’orchestre (Danièle Thompson, 2006), film que j’apprécie encore plus la deuxième fois. On reproche parfois au cinéma d’être gratuitement émouvant, d’en rajouter dans la guimauve alors que les vrais problèmes (sous-entendus politiques) ne sont pas abordés. Ici, c’est délibéré, rester dans l’émouvant des vies croisées, dans le rapport des artistes à leur art (théâtre ou piano, Valérie Lemercier et Albert Dupontel), dans la passion jusqu’au temps de tirer sa révérence (Claude Brasseur), dans le passage de témoin entre la grand-mère qui radote un peu et la jeune provinciale qui y va au culot (Suzanne Flon et Cécile De France). D’ailleurs, on ne dit pas que du bien de ce quartier (l’avenue Montaigne), où parvenir à s’implanter tient du miracle — et pour une réussite, combien de centaines d’échecs, à devenir quoi ?
Tags : Brasseur Claude, De France Cécile, Dupontel Albert, Flaubert Gustave, Flon Suzanne, Lemercier Valérie, Péju Sylvie, Thompson Danièle
Publié dans le JLR
et l’on voit le bar en face du théâtre des Champs Elysées, je devrais me le procurer rien que pour la nostalgie.
Il y a eu une petite prolongation au procès de Madame Bovary avec, logiquement, une émission sur celui des Fleurs du Mal, samedi ou dimanche je crois
Tiens, heureuse coïncidence : j’en sors tout juste, du Théâtre des Champs Élysées et de l’Avenue Montaigne. Mais je ne me suis pas arrêté en face, au Bar des théâtres. (Résultat maintenant j’ai faim…)
amitiés
benjamin