Sans nom[s]

Sans nom[s], mise en scène et scénographie de Christophe Bergon, textes de Lutz Bassmann et Antoine Volodine, avec Manuela Agnesini, Laurent Ogée, Mathilde Olivares, musique de Christophe Ruetsch, production du Lato Sensu Museum, co-production du Théâtre Garonne (Toulouse) et du Théâtre de la Digue, avec le soutien du G.M.E.A. et du collectif éOle, création le 14 janvier 2010 au Théâtre Garonne, 20h, durée : 40 min.

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Pour mémoire :

Présentation sur le site éOle :

En 1998, Antoine Volodine invente dans Le Post-exotisme en dix leçons, leçon onze, le personnage d’un écrivain nommé Lutz Bassmann. Une dizaine d’années plus tard, les éditions Verdier publient le premier récit d’un nouvel écrivain. Son nom : Lutz Bassmann… Le quel des deux a inventé l’autre ? Soit : comment la fiction se coltine-t-elle le réel, l’invente-t-elle à sa façon ?
Christophe Bergon retrouve avec gourmandise la langue de Volodine – qui suit de près le projet – et crée, entre théâtre et littérature, un objet scénique et sonore pour quatre acteurs plongés dans les paysages indistincts et la langue prophétique de l’un des plus intrigants auteurs actuels.

Présentation dans le cadre du cycle CRÉATURES

Christophe Bergon retrouve avec gourmandise l’univers de l’écrivain Antoine Volodine et de l’un de ses nombreux avatars, Lutz Bassman. Entre théâtre et littérature, réel et fiction, Sans nom(s)… est un objet scénique et sonore pour quatre acteurs plongés dans les paysages indistincts et la langue prophétique de l’un des plus intrigants auteurs actuels.

Et si ce que l’on nomme encore réel n’était qu’un autre mot pour nommer, c’est à dire rendre partageable, la fiction qui nous entoure et nous constitue ? Et si ce que l’on nomme fiction était une autre manière de nommer le réel, une autre part tout aussi efficiente pour bouleverser le déroulement et l’évolution de nos êtres ?
Le théâtre qui, contrairement à la littérature ou au cinéma, contient sa part irréfutable de réalité tangible ici et maintenant, est à même, par le levier de la parole, de renverser le réel. Le fait simple de dire sur une scène engage déjà le paradoxe fiction/réalité. La parole, au théâtre, est et vient toujours d’un ailleurs, un ailleurs de la scène et un ailleurs de sa propre réalité. La parole vibre et se tord sur elle-même à l’infini jusqu’à nous faire apparaître l’autre face des choses.
Christophe Bergon

Fondateur à Toulouse avec Manuela Agnesini du label Lato Sensu Museum, Christophe Bergon a présenté à Garonne la trilogie Variation avec La Friture Moderne, Luxuriants décombres 2 (2006) et O.R.A.T.O.R.I.O. (2007).

Rencontre avec Christophe Bergon
à l’issue de la représentation

CHRISTOPHE BERGON vit et travaille à Toulouse
Dès 1998, après un parcours d’interprète en danse contemporaine et en théâtre, il est assistant à la mise en scène. En 2002 il cofonde, avec Manuela Agnesini, le label lato sensu museum et réalise ses premières installations théâtrales. Il participe depuis à toutes les créations de Manuela Agnesini (Beauty, Veneri, au commencement était la chair…); A partir de 2002, à l’invitation du compositeur Marc Demereau et sa formation, La Friture Moderne, il met en scène et scénographie trois « objets scéniques » à forte tendance musicale : Variation 1. W il Giradischi, Variation 2. Hove Late, Variation 3. Ivaaaannnn (dans le cadre d’une résidence au théâtre Garonne en 2003/2004) .
En 2006, première collaboration avec le dessinateur et graphiste Benoit Bonnemaison-Fitte – et toujours sur des compositions de Marc Démereau – il réalise les images de Luxuriants décombres – chapitre I, création pour le planétarium de la Cité de l’Espace de Toulouse. En avril 2007 il poursuit ce travail avec Luxuriants décombres – chapitre II au théâtre Garonne dans le cadre du festival Freddy Morezon lives. En 2007 il crée O.R.A.T.O.R.I.O., objet théâtral centré autour de la double polarité de l’écriture, signe-tracé vs signe-dit, d’après Slogans de Maria Soudaïeva (Festival Novelum, Théâtre Garonne). A cette occasion il rencontre l’écrivain Antoine Volodine et entame une suite de travaux sur son univers littéraire : Songes, lecture scénique d’après Songes de Mevlido et Un exorcisme en bord de mer (d’après le roman de Lutz Bassmann Avec les moines-soldats), vidéo commandée par les Editions Verdier/Chaoïd. En 2008, première collaboration avec le compositeur Pierre Jodlowski et le collectif éOle : projet de scénographie pour trois concerts de musique électroacoustique, dont Music, violence & other stories, dans le cadre du festival Novelum.

Copie du dossier de presse :

14, 15, 16 janvier à 20h / création à Toulouse
SANS NOM(S)
Christophe Bergon
lato sensu museum
mise en scène, scénographie Christophe Bergon
textes Lutz Bassmann, Antoine Volodine
avec Manuela Agnesini, Mathilde Olivares, Laurent Ogée
musique et espace sonore Christophe Ruetsch
prise de son Benjamin Maumus
dramaturgie Enrico Clarelli
production lato sensu museum
coproduction théâtre Garonne, Théâtre de la Digue
lato sensu museum est subventionné, au titre de l’aide au projet, par la Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC Midi-Pyrénées et bénéficie du soutien du Conseil Régional de Midi-Pyrénées, du Conseil Général de la Hte-Garonne et de la ville de Toulouse.
« Je parle la langue d’aujourd’hui et nulle autre. Tout ce que je raconte est vrai à cent pour cent, que je le raconte de façon partielle, allusive, prétentieuse ou barbare, ou que je tourne autour sans le raconter vraiment. Tout a déjà eu lieu exactement comme je le décris, tout s’est déjà produit ainsi à un moment quelconque de votre vie ou de la mienne, ou aura lieu plus tard, dans la réalité ou dans nos rêves. En ce sens, tout est très simple. Les images parlent d’elles-mêmes, elles sont sans artifices, elles n’habillent rien de plus qu’elles-mêmes et ceux qui parlent. »
Antoine Volodine

En 1998, Antoine Volodine invente dans Le Post-exotisme en 10 leçons, leçon onze, le
personnage d’un écrivain nommé Lutz Bassmann. Une dizaine d’années plus tard, les éditions Verdier publient le premier récit d’un nouvel écrivain, Lutz Bassmann…
Lequel des deux a inventé l’autre ? Comment la fiction se coltine-t-elle le réel ? L’invente à sa façon ?
Christophe Bergon retrouve l’écriture de Volodine – après O.R.A.T.O.R.I.O. (2007) –
et crée, entre théâtre et littérature, un étrange objet scénique et sonore pour quatre acteurs plongés dans les paysages troublants et la langue prophétique d’un des plus passionnants stylistes contemporains.
Fondé en 2002 par Christophe Bergon et Manuela Agnesini, le label lato sensu museum présente des propositions scéniques posant à jeu égal, l’écrit la parole, le corps, la musique et les images.

Rêve mille ans, rêve mille ans sans croire que le songe existe !
Rôde mille ans, rôde sans croire que l’espace existe !
Aime mille ans, aime sans croire que l’amour existe !

Antoine Volodine

Nous sommes sans nom(s)… face aux choses, face au(x) monde(s), nous l’avons toujours su sans jamais le reconnaître, sans jamais l’accepter. Nous sommes sans noms… parce que nous ne savons plus comment nommer, parce qu’ils seraient à inventer, nous sommes sans noms…
parce qu’il faut passer de l’autre coté, parce que nous avons la peur au ventre, nous sommes sans noms… parce que c’est devenu sans importance.
Pour arriver à voir, il faut faire la critique des mots. Depuis le je suis de l’ancien testament jusqu’au je est un autre de Rimbaud ou encore le ceci n’est pas une pipe de Magritte, le mot n’a pas vocation à identifier mais simplement à reconnaître. En d’autres termes, on ne nomme que ce que l’on connaît, or ce que l’on connaît, toutes cultures et toutes sciences confondues, n’est rien au regard de ce qui existe. Il faut se l’avouer, nommer n’a plus de sens face à l’abîme du réel, face à son accélération.
Et si ce que l’on nomme encore réel n’était qu’un autre mot pour nommer, c’est à dire rendre partageable, la fiction qui nous entoure et nous constitue ? Et si ce que l’on nomme fiction était une autre manière de nommer le réel, une autre part tout aussi efficiente pour bouleverser le déroulement et l’évolution de nos êtres ?
Le théâtre qui, contrairement à la littérature ou au cinéma, contient sa part irréfutable de réalité tangible ici et maintenant, est à même, par le levier de la parole, de renverser le réel. Le fait simple de dire sur une scène engage déjà le paradoxe fiction/réalité. La parole, au théâtre, est et vient toujours d’un ailleurs, un ailleurs de la scène et un ailleurs de sa propre réalité. La parole vibre et se tord sur elle-même à l’infini jusqu’à nous faire apparaître l’autre face des choses.
Sans nom(s)… est un objet théâtral pour trois acteurs – un homme et deux femmes -, un univers littéraire, le post-exotisme, deux écrivains – Lutz Bassmann et Antoine Volodine – et un musicien, compositeur et designer sonore.

THEATRE ET LITTERATURE
Sans nom(s)… est ma quatrième immersion dans l’univers de l’écrivain Antoine Volodine. Questionner la place de la littérature dans un dispositif théâtral était déjà à l’oeuvre dans O.R.A.T.O.R.I.O. et dans la lecture scénique de son dernier roman, Songes de Mevlido. Ce qui domine dans tous les écrits de Volodine est précisément son jeu avec la fiction, jusque dans la réalité des publications. ll crée un monde – le post-exotisme – totalement fictionnel et totalement réel composé d’une dizaine d’auteurs et de plus d’une trentaine de publications connues. Antoine Volodine, Lutz Bassmann, Manuela Draeger, Eli Kronauer, etc.… tous ces auteurs du post-exotisme ont le même projet, embrasser fiction et réalité dans un même monde.
Pour aborder ce monde, j’ai choisi deux auteurs, Antoine Volodine et Lutz Bassmann. Et plusieurs de leurs livres : Lisbonne, dernière marge (Ed de Minuit, 1990 ),Vue sur l’ossuaire (Ed Gallimard, 1998), Le post-exotisme en dix leçons, leçon onze (Ed Gallimard, 1998), Des anges mineurs (Ed du Seuil, 1999), Avec les moines-soldats (Ed Verdier 2008), Haïkus de prison (Ed Verdier 2008). J’ai demandé à Antoine Volodine de participer à la construction de ce qui constituera le corpus textuel du spectacle. Une construction dramaturgique guidée par le travail avec les acteurs dans un aller-retour permanent avec l’auteur.
Volontairement, pour ce nouveau travail, je n’ai pas demandé à l’un des auteurs du postexotisme d’écrire du théâtre, ni même pour le théâtre. Ils publient tous de la littérature ou de la poésie. Je n’attends pas de l’écriture portée sur scène de prendre en charge le drame, le récit, ni même la dramaturgie. L’écriture ne fait pas le théâtre, pas plus ni moins que tout ce qui est à même d’embraser le temps de la représentation. Je ne place l’écriture ni devant ni au centre de la scène, ni dans la bouche des acteurs. Cette définition par soustraction n’est pas une figure de rhétorique mais bel et bien ma seule solution pour approcher les territoires de l’indéfini, les territoires sans nom(s).

Antoine VOLODINE
Après des études de lettres, Antoine Volodine, né à Lyon en 1949, enseigne le russe pendant 15 ans et se consacre à l’écriture et à la traduction à partir de 1987. Il est édité tour à tour chez Denoël, Minuit, Gallimard et aujourd’hui au Seuil. Dès ses premiers livres, et indépendamment des maisons d’édition qui les publient, il construit avec constance un édifice romanesque à plusieurs voix qu’il nomme « post-exotisme ». Il se place délibérément à l’écart des courants littéraires contemporains et se réclame à la fois du réalisme magique et d’une littérature internationaliste, engagée, où se croisent l’onirisme et la politique. L’originalité des écrits d’Antoine Volodine a souvent conduit la critique à dire de lui qu’il était inclassable. La catégorie littéraire nouvelle dont il se réclame, « post-exotisme », permet toutefois d’aborder son oeuvre sans se perdre dans des systèmes de classifications intenables. Ce terme, qui à l’origine voulait être une simple marque d’indépendance, correspond bien aujourd’hui à un projet concret : donner à lire « une littérature étrangère écrite en français », « une littérature de l’ailleurs qui va vers l’ailleurs ».

LATO SENSU MUSEUM
Le label lato sensu museum voit le jour en 1999 sous l’impulsion de Manuela Agnesini et Christophe Bergon en tant que manifeste d’intention. Il se structure administrativement en 2002.
Ils réalisent, depuis, individuellement ou en collaboration :
L’antre de la Sibylle, 1999, installation
Seattle 1854-1999, 1999, installation
Ophélie(s), 2001, installation
sur les traces de T., 2000, installation vidéo
Still Life, 2001, installation vidéo
Beauty, 2003, installation chorégraphique
Veneri#1, 2005, installation vidéo
Veneri, 2005, installation chorégraphique
O.R.A.T.O.R.I.O., 2007, oratorio
au commencement était la chair…, 2008, installation chorégraphique
Songes, 2008, lecture scénique
Un exorcisme en bord de mer, 2008, vidéo
Sans nom(s) – chapitre I – Yagayane Palace, 2009, Théâtre

CHRISTOPHE BERGON
Vit et travaille à Toulouse
Dès 1998, après un parcours d’interprète en danse contemporaine (Heddy Maalem) et en théâtre (Guillaume Lagnel, Philippe Bussière), il est assistant à la mise en scène.
En 2002 il cofonde, avec Manuela Agnesini, le label lato sensu museum et réalise ses
premières installations théâtrales : Seattle 1854-1999 et Ophélie(s). Il participe depuis à toutes les créations de Manuela Agnesini (Beauty, Veneri, au commencement était la chair…); A partir de 2002, à l’invitation du compositeur Marc Demereau et sa formation, La Friture Moderne, il met en scène et scénographie trois « objets scéniques » à forte tendance musicale, Variation 1. W il Giradischi, Variation 2. Hove Late, Variation 3. Ivaaaannnn tout au long de la saison 2003/2004 (dans le cadre d’une résidence au théâtre Garonne. En 2006, première collaboration avec le dessinateur et graphiste Benoit Bonnemaison-Fitte – et toujours sur des compositions de Marc Démereau – il réalise les images de Luxuriants décombres – chapitre I,
création pour le planétarium de la Cité de l’Espace de Toulouse. En avril 2007 il poursuit ce travail avec Luxuriants décombres – chapitre II au théâtre Garonne dans le cadre du festival Freddy Morezon lives. En 2007 il crée O.R.A.T.O.R.I.O., objet théâtral centré autour de la double polarité de l’écriture, signe-tracé vs signe-dit, d’après Slogans de Maria Soudaïeva (Festival Novelum, Théâtre Garonne). A cette occasion il rencontre l’écrivain Antoine Volodine et entame une suite de travaux sur son univers littéraire : Songes, lecture scénique d’après Songes de Mevlido (son dernier roman) et Un exorcisme en bord de mer (d’après le roman de Lutz Bassmann Avec les moines-soldats), vidéo commandée par les Editions Verdier/Chaoïd.
En 2008, première collaboration avec le compositeur Pierre Jodlowski et le collectif éOle : projet de scénographie pour trois concerts de musique électroacoustique, dont Music, violence & other stories, dans le cadre du festival Novelum. Il poursuit cette collaboration en juin 2009, dans le cadre du festival Agora/IRCAM, et réalise la scénographie et la lumière pour l’installation sonore Passage, commande du Siemens Art Program.

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