Claire Richard, Politiques de la littérature, politiques du lien chez Antoine Volodine et François Bon, Paris : Éditions des archives contemporaines, 2012, 237 p., coll. du CERCC.
- Présentation sur le site du CERCC.
- Sommaire et extraits dans le site Google Livres.
- Informations accessibles dans le catalogue de l’éditeur.
Présentation « A quoi peut ressembler une politique de la littérature contemporaine ? Aux paysages post-exotiques d’Antoine Volodine, à ses steppes de suie et aux combattants défaits qui composent des poèmes dans les camps. Mais aussi aux ouvrières lorraines, aux marges industrielles, aux langues mineures qu’ explore François Bon. Ce ne sont pas là des démonstrations ou des allégories, mais des pensées de la forme, des actions menées sur les représentations, un travail qui agit avec et sur le langage et l’imaginaire. Ce livre propose une traversée des œuvres de Volodine et Bon au prisme de leur politique. Il met en lumière deux poétiques bien distinctes, et pourtant unies par une communauté de questions et de situation, qui travaillent à une poétique littéraire, historique mais non déterministe, il entend montrer que la politique de la littérature est une politique de l’imagination souveraine et puissamment traversée par son époque. »
C’est peut-être une des fonctions des recherches de littérature générale et comparée d’ouvrir la question littéraire sous l’angle des « fictions de la mondialisation », entendant par là le résultat concret de ce phénomène sur nos vies (ce dont l’œuvre de Bon s’empare volontiers, par exemple dans Daewoo), mais surtout peut-être la possibilité d’une littérature en régime mondialisé.Les textes-cahiers de doléances de Bon sont construits pour paraître simples, mais la bizarrerie apocalyptique de Volodine trace des libelles politiques plus directs qu’il n’y paraît. La mondialisation est un mythe qui a pris le pouvoir. Le post-exotisme de Volodine conduit la déconstruction du mythe de ce temps, le maintien et la résistance de l’écriture littéraire dans la nuit renouvelée du 4 août dont elle invente les figures, le personnel, et les situations, face aux formes de la domination.
Biographie de l’auteur Claire Richard poursuit ses recherches sur les politiques des représentations dans le champ des média, qu’elle étudie actuellement à la New York University. Elle écrit aussi régulièrement pour des magazines français, et est membre du collectif de documentariste new-yorkais UnionDocs.
Eric Dayre