Antoine Volodine, Le procès Tassili [I et II] / pièce radiophonique produite par Jean-Matthieu Zahnd, suivie de Paroles de fous, [deux émissions] « Fictions / Drôles de drames », [radio] France Culture, première diffusion les 7 et 14 janvier 2012, 59 min. + 58 min.
- La pièce se présente comme une émission radiophonique diffusée sur la chaine « Franche Culture »…
- Pages de l’émission sur le site de France culture, première partie, seconde partie ; donnent accès à l’écoute durant quelques semaines.
- Paroles de fous (29 min.) rassemble les interviews de trois internés du Val d’orbise : Raymond Chaoumov, Magalie Mondrian, Amaya Kouligane, Toby Romaschenko, suivies de la « séquence micro-dortoir ».
Présentation sur le site :
Dans la section psychiatrique spéciale d’un vaste camp de concentration, le Camp psychiatrique expérimental de la Drivna, des détenus insanes mettent en procès l’un des leurs, Tassili. Ils l’accusent d’être revenu seul d’une mission de contact avec les araignées au cours de laquelle les trois autres membres de l’équipe ont disparu. Le procès se déroule en autogestion, mais sous la surveillance du personnel médico-policier, et il est commenté en direct par un journaliste radio. Au cours de l’émission sont insérés des interviews des participants, quelques documents d’archives et les conversations échangées dans la cabine depuis laquelle le journaliste suit les débats. Se superposent la cruauté cynique du personnel administratif du camp, les discours absurdement juridiques des fous, le récit fantastique de l’accusé et le point de vue naïf du journaliste.
Antoine Volodine est traducteur, écrivain et porte-parole. Il a acquis la nationalité française très peu de temps après sa naissance en 1949. Il appartient à une communauté d’auteurs imaginaires qui se réclament du post-exotisme, à côté de Lutz Bassmann, Manuela Draeger, Elli Kronauer et d’autres. Comme ses camarades, il prétend pratiquer une littérature de l’ailleurs, une « littérature étrangère écrite en français », et il défend une culture cosmopolite, internationaliste, radicalement éloignée des références hexagonales. Des exemples de cette littérature ont été publiés dès 1985, date à laquelle il a quitté l’enseignement du russe pour se consacrer à l’écriture. On peut citer quelques titres de cette entreprise collective : Rituel du mépris, Lisbonne, dernière marge, Le port intérieur, Vue sur l’ossuaire, Des anges mineurs, Pendant la boule bleue, Mikhaïlo Potyk et Mariya la très-blanche mouette, Dondog, Bardo or not Bardo,Songes de Mevlido, Haïkus de prison, Avec les moines-soldats, Les aigles puent, Ecrivains, Onze rêves de suie. Antoine Volodine a également écrit pour le théâtre et pour la radio. Les décors post-exotiques peuvent être des prisons, des camps ou les immenses étendues libres de la forêt pluviale, de la taïga ou des hauts plateaux, ou encore des villes mythiques comme Lisbonne ou Macao, les héros post-exotiques sont principalement des gueux, des analphabètes et des fous, l’arrière-plan historique est constamment brouillé par la folie et l’onirisme. Cependant la plupart des histoires éveillent un sentiment d’inquiétante familiarité : car toujours elles s’enracinent dans l’inconscient collectif et la mémoire contemporaine.
Avec :
– David Geselson, le journaliste Sacha DeNiro
– Quentin Baillot, Tassili
– Bernard Bouillon, le juge Marek Brisbane
– Miglen Mirtchev, l’avocat Jean Calcutta
– Marc-Henri Boisse, le docteur Bérégoyan
– Françoise-Henri Cumer, le docteur Agatienko
– Nicky Marbot, le juré Larivière
– Marc Barbé, le juré Romanov
– Jean-Gabriel Nordmann, l’ingénieur Donskoï
– Marc Bodnar, le juré Molinari
– Maurice Antoni, le juré Mingrelian
– Loïc Pichon, le juré Petit Louis
– Hervé Furic, le journaliste Celsius
– Jean-Louis Grinfeld, le professeur Kieslowski
– Philippe Siboulet, Kim
et les voix d’Antoine Brugière, Guy Lamarque, Pierre-Yves Desmonceaux, Laurent Orry et Hugues Bouchet