Copie de la présentation dans Fabula, le 8 avril 2006.
L’Ambassade de France en Russie
Le Centre franco-russe en sciences sociales et humaines de Moscou
Le Collège universitaire français de Moscou
proposent
UN COLLOQUE INTERNATIONAL
organisé par le Collège universitaire français de Moscou
vendredi 14 et samedi 15 avril 2006
MGU, Vorobievy Gory
GOUM 2, Amphithéâtre P10
Responsables : Katia Dmitrieva et Frédérik Detue
Traduction simultanée : Vera Kleiman et Ioulia Abdoulova
Le post-exotisme d’Antoine Volodine
L’oeuvre qu’Antoine Volodine désigne comme « post-exotique » sera abordée suivant trois grandes lignes de force, qui ne s’excluent pas les unes les autres, mais qui fondent les différentes approches des participants de ce colloque.
La première ligne de force, qui regroupe les communications du vendredi, consiste à aborder cette oeuvre comme une littérature étrange et étrangère. Nous considèrerons en effet comment les textes cryptés du post-exotisme forment un feuilleté plus ou moins accessible (N. Buntman), comment les narrateurs post-exotiques, qui confondent réel et imaginaire, se transportent dans des mondes parallèles (V. Chervachidze), comment toutes les identités (humaines, animales ou autres) se trouvent là sens dessus dessous (A. Roche). Nous nous focaliserons sur l’image inattendue d’une Saint-Pétersbourg tropicale, dans Un Navire de nulle part (K. Dmitrieva), et nous étonnerons encore de ce que l’oeuvre onirique de Volodine rappelle étrangement les Mille et une nuits (L. Ruffel).
La journée du samedi portera davantage l’accent sur la question du politique. La matinée posera cette question au sens du « vivre ensemble », et ce sera la deuxième ligne de force. La communauté des narrateurs post-exotiques sera abordée d’abord en référence à la tradition des sociétés littéraires (E. Galtsova), puis comme une « communauté seconde », invisible et silencieuse, en retrait d’un monde qui court à la catastrophe (G. Asselin), enfin comme communauté impossible, qui ne peut advenir qu’en rêve, entre la vie et la mort – où Antoine Volodine récrit Andrei Platonov (A. Epelboin).
L’après-midi portera l’interrogation, à propos de cette oeuvre politique, sur les valeurs qu’elle défend et manifeste : ce sera la dernière ligne de force. Dans un monde devenu totalement contre-révolutionnaire, comment défendre encore la révolution (F. Detue) ? Est-ce que le « système de sympathie » des textes de Volodine leur donne une valeur d’exemplarité (F. Wagner) ? Comment les personnages peuvent-ils tant souffrir sans inspirer le plus souvent de compassion (T. Samoyault) ? Enfin, comment les espaces si violents où survivent les personnages peuvent-il demeurer habitables (P. Ouellet) ?
P.S. En raison d’incompatibilités d’emploi du temps indépendantes de notre volonté, la cohérence du programme a subi quelques aménagements sensibles dans le détail des journées : voir ci-dessous.
VENDREDI 14 AVRIL
9 h 45 : Ouverture du colloque
Matinée.
Modérateurs : Katia Dmitrieva et Frédérik Detue
10 h 00 : Nadia Buntman (MGU, CUF). Le mécanisme linguistique de la création de plusieurs plans narratifs dans l’oeuvre d’Antoine Volodine
10 h 45 : Lionel Ruffel (Chaoïd / Paris). Mille et une nuits noires
11 h 30 : Katia Dmitrieva (IMLI, RGGU, CUF). Comment la Neva s`est peuplée de crocodiles ? Ð our une poétique de l`anti-utopie
12 h 30 : Déjeuner
Après-midi
Modérateurs : Nadia Buntman et Pierre Ouellet
14 h 30 : Anne Roche (Université de Provence). « Tout ce qu’on voudra mais pas homme »
15 h 15 : Tiphaine Samoyault (Université Paris 8). La compassion
16 h 00 : Pause
17 h 00 – 19 h 00 : Table ronde
Vendredi 14 avril de 17h à 19h
TABLE RONDE
MGU, Vorobievy Gory
Chaire de Littérature étrangère, GOUM1, salle 970 (9e étage) [LIEU A CONFIRMER]
Le formalisme dans le post-exotisme d’Antoine Volodine :
Genres, formes, théories
Autour de Frank Wagner
Marina Areas, Frédérik Detue,
Gueorgui Kosikov, Galina Kouznetsova, Lionel Ruffel
Avec sa terminaison en -isme, le post-exotisme sonne comme un terme scientifique. Dans la fiction de Volodine, il apparaît comme un atelier de création collective que l’on a parfois comparé à l’OuLiPo : on y distingue en effet un effort soutenu d’invention de genres nouveaux, dont les règles sont d’une très grande rigueur, et qui construisent une bibliothèque tout à fait à part. La fiction théorique qu’est Le Post-exotisme en dix leçons, leçon onze, mais encore la fonction de commentaire constitutive des genres eux-mêmes, caractérisent le post-exotisme par un souci constant de réflexion sur sa propre activité littéraire. En outre, les rares références à une culture extérieure au post-exotisme, telles le surréalisme ou le chamanisme, sont convoquées dans l’oeuvre à des fins essentiellement poétiques : l’écriture automatique, le collage, le récit de rêve ont pour fonction de créer un certain type d’images, surréelles ; le voyage chamanique est ici spécialement une technique narrative qui vise à toucher l’inconscient du lecteur.
Dans l’espace d’une littérature contemporaine qu’on dit parfois rétive à l’égard de la théorie et du formalisme, apanage de la modernité passée, il s’agit de s’interroger collectivement et de cerner les enjeux d’une telle démarche si consciente d’elle-même, et si singulière ; de se demander, donc, dans un sens, ce que les théories font au post-exotisme, mais aussi, dans l’autre sens, ce que le post-exotisme fait aux théories.
SAMEDI 15 AVRIL
Matinée.
Modérateurs : Tiphaine Samoyault et Anne Roche
10 h 00 : Elena Galtsova (IMLI, RGGU). Le Post-exotisme en dix leçons, leçon onze et le problème de la constitution d’une « société littéraire »
10 h 45 : Guillaume Asselin (UQAM). Chamaniser l’écriture : Le post-exotisme à l’heure de l’eurotaoïsme
11 h 30 : Annie Epelboin (Université Paris 8). Platonov et Volodine ou La communauté impossible
12 h 30 : Déjeuner
Après-midi
Modérateurs : Lionel Ruffel et Elena Galtsova
14 h 00 : Frédérik Detue (CUF, Université Paris 8). A la recherche de la révolution perdue
14 h 45 : Frank Wagner (Université de Namur). Que reste-t-il de nos amours ? (Post-exotisme et valeurs)
15 h 30 : Pause
16 h 00 : Pierre Ouellet (UQAM). Topographie de la violence : politique du camp et poétique de la steppe
16 h 45 : Vera Chervachidze (RUDN). Les mondes parallèles de Volodine (thèses)
17 h 30 : Clôture du colloque
Résumés
Guillaume Asselin. Chamaniser l’écriture : Le post-exotisme à l’heure de l’eurotaoïsme
Il s’agit ici d’analyser comment, en réponse à « l’exil de l’exil » (C. Miquel) et à la « mobilisation infinie » (P. Sloterdijk) qui caractérise la modernité en tant qu’elle enjoint de fuir notre condition originaire d’exilés dans l’utopie cinétique d’un mouvement perpétuel, le post-exotisme tel que le conçoit Volodine permet d’opposer des exercices de démobilisation et des pratiques d’écriture authentiquement exiliques. L’on verra comment la « bisociation » (A. Koestler) de la littérature et du chamanisme permet d’instaurer une distance critique à l’égard du monde en opposant aux mobilisations massives vers l’avant la suspension entièrement mobile et sur-place de mondes parallèles; des mondes où les voix de la dissidence la plus ancienne peuvent à nouveau se faire entendre, là où la volatilisation de nos traditions et de nos identités paléo-européennes nous oblige à nous tourner vers le fonds xénomythologique des sagesses asiatiques. Là se joue le passage capital de la civilisation historique à une « civilisation panico-extatique » sous l’espèce d’une « communauté seconde », invisible et silencieuse, dont l’effort consiste à prévenir et neutraliser l’irruption de nouvelles impulsions qui feraient histoire, parce qu’elle sait trop bien à quel catastrophisme mène la mobilisation historique. Une « assemblée de la pure écoute et donc silencieuse », où les vertus propres à l’antique oralité, que J.-C. Bailly résume au maintien du secret, se voient transposées sur le plan de l’écriture et de la lecture sous la forme d’une « oralité latente », définissant ainsi une « socialité de la pure transmission, diachronique et utopique ».
Nadia Buntman. Le mécanisme linguistique de la création de plusieurs plans narratifs dans l’oeuvre d’Antoine Volodine
Dans le discours littéraire, il existe, outre les sens dénotatif et connotatif, un sens créé au moyen des présuppositions et de la reconstitution d’un contenu implicite. Dans les oeuvres de Volodine, sous l’information explicitée dans le texte, une lecture serrée permet de détecter un « deuxième fil » de narration, qui peut servir soit à restituer la préhistoire des événements qui se produisent dans le temps du récit, soit à voir l’avenir. De cette manière, en faisant ce travail de décryptage mot par mot, phrase par phrase, le lecteur accède à plusieurs strates de signification dans l’oeuvre. L’analyse linguistique de l’énoncé aide à mieux comprendre le mouvement des textes de Volodine, à tracer un lien entre les hommes et les phénomènes.
Vera Chervachidze. Les mondes parallèles de Volodine (thèses)
Volodine crée un monde hermétique, fermé, dans lequel il se présente comme auteur et personnage en même temps, et ses personnages sont écrivains, créateurs du « texte dans le texte ». Cette structure fondamentale, construite à l’aide d’une stratégie métafictionnelle, dramatise les relations « littérature – réalité », « auteur – texte – lecteur », mettant en question « la priorité ontologique du réel sur l’invention créatrice ». Une variation spécifique du fantastique survient : « le fantastique du texte », déterminé par une « esthétique de la méfiance ». L’unité des genres inventés dans le post-exotisme – Shaggå, narrat, romånce – crée une littérature toujours étrangère à la réalité, tournée vers les mondes « étrangers ».
Ces mondes « étrangers », « parallèles » sont créés à l’aide de la pratique magique du « chamanisme révolutionnaire ». Volodine est intéressé par le chamanisme du point de vue poétique et non pas religieux. Le chamanisme devient la méthodologie du post-exotisme. Les allusions au surréalisme qui traversent toutes les oeuvres de Volodine dévoilent le principe de cette méthodologie : une écriture automatique qui crée une image plastique du monde virtuel dans lequel toutes les contradictions sont enlevées : « La victime est bourreau, le passé est présent, l’achèvement de l’action est son début, l’immobilité est un mouvement, l’auteur est un personnage, le rêve est réalité, le non-vivant est vivant, le silence est parole, etc. » Ce sont des mondes à la marge de la mort et de la vie, de la réalité et du rêve, dans lesquels le réel est confondu avec l’imaginaire et propose une infinité de possibles.
Les mondes virtuels créés par cette poétique surréaliste sont une réalisation métaphorique de l’utopie de l’Age d’Or qui réunit les combattants des « combats perdus ». Dans leurs mondes virtuels, le monde devient une « fiction littéraire » qu’« ils créaient et détruisaient selon leur gré », et l’ennemi n’est plus qu’une « ombre fragile ». Dans leur utopie, « ils sentaient un pouvoir illimité sur la vie et la mort ». L’utopie révolutionnaire échouée est remplacée par l’utopie de la réorganisation créatrice du monde. Les mondes parallèles, construits suivant le principe d’un reflet spéculaire, s’ouvrent à l’infini en réalisant d’une façon emblématique le procès du devenir éternel et en niant l’idée post-moderniste de la fin de l’histoire.
Frédérik Detue. A la recherche de la révolution perdue
Dans le post-exotisme de Volodine, comme dans le surréalisme, on se situe à un point de l’esprit qui annule les contradictions. Il s’agira ici néanmoins d’étudier la tension dialectique des images dans cette oeuvre, spécialement dans Des Anges mineurs. Nous discernons en effet une antithèse, qu’on qualifiera de macrostructurale, tant elle construit toute une vision du monde : une antithèse formulée par Zamiatine dans un manifeste littéraire de 1923, qui oppose la révolution à l’entropie.
Nous observerons alors comment, s’inscrivant dans une histoire du genre romanesque, l’oeuvre de Volodine procède du genre utopique, en se faisant toujours le récit d’une quête : car ses personnages, tels ceux d’Andrei Platonov, sont les derniers porteurs du feu révolutionnaire, et ils n’ont de cesse que de revenir à l’origine du monde pour l’embraser de plus belle.
Katia Dmitrieva. Comment la Neva s’est peuplée de crocodiles ? Pour une poétique de l’anti-utopie
Nous nous proposons de travailler sur l’un des premiers romans d’Antoine Volodine, Un Navire de nulle part, dans le contexte du mythe pétersbourgeois et du texte pétersbourgeois de la littérature russe, mais aussi, plus largement, dans celui du texte anti-utopique de la ville, dont on sait qu’il a pour corollaire le thème de la « mort de la ville ».
Annie Epelboin. Platonov et Volodine ou La communauté impossible
Volodine a lu Platonov, mais on serait tenté de dire que Platonov a lu Volodine. Ils sont tous deux, d’un bout du siècle à l’autre, les grands témoins de « l’obscène catastrophe que représente l’échec du projet révolutionnaire au XXe siècle ». Leurs œuvres s’éclairent mutuellement, dans la mesure où elles interpellent toutes deux les images les plus refoulées, les plus insupportables, de l’inconscient collectif : celles qui mettent à nu la double charge – émancipatrice et autodestructrice – de la pulsion d’utopie. L’univers des gueux qui survivent au bord de l’humain se prolonge d’errance en déréliction, d’une écriture à l’autre. Il est celui d’un même et obscur ressassement qui dresse le constat d’une double faillite irrémédiable : l’impossibilité de faire advenir la communauté égalitariste autrement que dans le rêve d’une régression pré-natale et, désastre dans le désastre, « la mort de l’homme parlant ». Pourtant, par leur choix d’une écriture résolument a-normale, les deux écrivains ouvrent le champ d’une résistance résiduelle, qui, en un certain sens, les soude l’un à l’autre ainsi qu’à leurs lecteurs.
Pierre Ouellet. Topographie de la violence : politique du camp et poétique de la steppe
Le post-exotisme donne lieu à un autre type d’espace que celui cerné par la géographie. Il s’agit d’un espace tendu, tensif, même, éminemment conflictuel, polarisé par des configurations de nature topographique, physique, sauvage (steppe, plaine, plateau, lagune) ou de type géopolitique, historique, construit (camp, asile, cité, prison). On peut qualifier ces lieux tensifs d’« espaces affectifs », qui ont pour support tantôt la douleur (comme signe manifeste d’une oppression) tantôt la doléance (comme expression d’une vengeance). Je déploierai la « carte » de cette spatialité post-exotique en m’appuyant entre autres sur la figure médiane ou médiatrice du « tunnel » (du Bardo ?), omniprésente chez Volodine, et sur la notion phénoménologique de « front », développée par Jan Patocka dans ses Essais hérétiques sur la philosophie de l’histoire.
Anne Roche. « Tout ce qu’on voudra mais pas homme »
« Tout ce qu’on voudra mais pas homme » : ce cri de Zain (Des enfers fabuleux), au cœur du pastiche célinien qui interroge les limites de la race humaine, pose la question du statut étrange de l’animal chez Volodine. Les « indices d’animalité » (Lionel Ruffel) y sont souvent ambigus, de même les personnages qui en sont porteurs, depuis les mutants de Biographie comparée de Jorian Murgrave jusqu’à Nos animaux préférés, en passant par Outrage à Mygales, où se lisent en particulier l’interrogation sur l’origine, la manipulation de la mémoire et de l’histoire, motifs qui ne cessent de revenir dans l’ensemble de l’œuvre.
Lionel Ruffel. Mille et une nuits noires
Imaginons une devinette. L’enjeu, reconnaître une œuvre. Donnons-en quelques caractéristiques : la parole y est prisonnière, et l’énonciation anonyme et collective ; vivre, parler et rêver semblent s’équivaloir ; elle ne dédaigne pas la farce animalière, bien au contraire, ni même la parodie ; deux cultures s’y développent, l’une officielle, l’autre marginale ; la structure gigogne est sa signature stylistique et la magie, le fantastique, sa dynamique narrative ; elle est profondément onirique. Nous connaissons tous cette œuvre. Il s’agit des… Mille et une nuits. A moins qu’il ne s’agisse de celle d’Antoine Volodine. A moins qu’il ne s’agisse des deux. Ma communication se propose de travailler sur cette analogie. Je souhaite aussi, grâce à cette occasion, poser une question plus large : pourquoi l’œuvre d’Antoine Volodine suscite-t-elle cette passion de la comparaison, alors qu’elle affirme dans le même temps sa radicale étrangeté et sa profonde singularité ? Pourquoi génère-t-elle ce paradoxe ?
Tiphaine Samoyault. La compassion
Face aux figures qui peuplent les romans d’Antoine Volodine, on attendrait que joue, pour les narrateurs comme pour le lecteur, une poétique de la compassion. Or celle-ci intervient rarement, contrairement à ce qui a lieu dans d’autres univers post-politiques (chez Coetzee notamment).
Nous nous proposons de travailler sur quelques scènes où la compassion intervient cependant pour tenter de voir ce qu’elle engage comme lien et avant de nous interroger sur les modalités de son remplacement. Le terme que nous mettrons alors en relation avec celui de compassion sera celui d’indifférenciation.
Frank Wagner. Que reste-t-il de nos amours ? (Post-exotisme et valeurs)
Plus que nulle autre, sans doute, à l’époque contemporaine, l’œuvre d’Antoine Volodine engage une nécessaire réflexion sur les liens existant entre valeurs et textualité, comme l’atteste notamment la prolifération dans ces fictions de figures de révolutionnaires égalitaristes et internationalistes. A partir de ce constat, il s’agira donc ici de mobiliser les outils de la sémiologie pour faire le point sur la question des valeurs politico-idéologiques dans la création post-exotique.
Dans un premier temps seront ainsi envisagés les « points-valeurs », c’est-à-dire les valeurs ponctuelles exemplifiées par les discours et les actions des personnages. Les résultats de cette première phase de l’enquête seront ensuite confrontés à la superstructure globale de l’œuvre, ce qui devrait permettre de mettre au jour la « valeur des valeurs », ou si l’on préfère le « système de sympathie » des textes volodiniens. Il sera alors temps de réfléchir à l’hypothétique impact pragmatique des valeurs post-exotiques, ce qui impliquera notamment d’ausculter la validité de la notion d’« exemplarité » de la fiction.
Entre politique et imaginaire, entre pôles artistique et esthétique, le « système des valeurs » post-exotique sera ainsi envisagé dans sa complexité constitutive, dans l’espoir que ce hâtif panorama permette de statuer sur le « progressisme » de ces fictions.