Thomas Conrad, Poétique des cycles romanesques : de Balzac à Volodine / mémoire de thèse de littérature comparée sous la direction de Dominique Combe, Paris, Université de La Sorbonne nouvelle – Paris 3, 2011, 674 p.
- Page d’information sur le site de Paris 3, ou le mémoire au format pdf.
- Soutenance le 24 juin 2011 devant le jury composé de : Dominique Combe (ENS Paris), Chantal Massol (Grenoble 3), Alain Pagès (Paris 3), Dominique Viart (Lille 63).
- Version du mémoire mise en ligne le 15 février 2013.
Résumé :
Les cycles romanesques sont ces œuvres formées par la réunion de plusieurs récits autonomes : sommes « à la Balzac », suites, séries, trilogies, etc. Il s’agit d’un type spécifique de « transtextualité » (Genette), où s’exprime un désir ambigu de totalisation, qui affirme à la fois l’ouverture et la clôture du texte. Selon une démarche de poétique historique, nous analysons les formes de ces cycles, tout en les inscrivant dans l’histoire de long terme du genre romanesque. D’où un corpus large, s’étendant du XIXe siècle à nos jours : La Comédie humaine de Balzac, le Manuscrit trouvé à Saragosse de Potocki, les trilogies de Dumas, Les Rougon-Macquart, les Trois Villes et les Quatre Evangiles de Zola, le Cycle du Hussard de Giono, les cycles de science-fiction d’Asimov, et les romans » post-exotiques » de Volodine. L’examen des procédés de connexion entre les récits montre que le cycle n’est pas fondé sur la cohérence du monde qu’il représente, mais sur la cohésion des textes qu’il rassemble. Chaque cycle est une totalisation singulière de textes, traversée de tensions et de dysfonctionnements.Mais ces œuvres sont autant de réponses à une question qui subsiste pendant ces deux siècles : comment retrouver une totalité épique adéquate au monde moderne né de la Révolution ? Les cycles romanesques réactivent la » racine épique » du roman (Bakhtine). Cette visée épique, et ses transformations, sont un aspect de ce que serait une histoire de l’idée de totalité en littérature.