Claude SIMON, né sur l'île de Madagascar en 1913, prix Nobel de littérature (1985).


Après quelques études de peinture pendant lesquelles il a compris qu'il ne serait jamais peintre, il a commencé à écrire. La guerre l'a interrompu. Il est parti, à cheval, vers ces champs de bataille du Nord et de l'Est de la France qui ont si souvent servi à faire couler le sang. Il a été témoin de la débandade des armées françaises et a échappé de peu à l'extermination de son escadron. Prisonnier des Allemands dans un camp, il a réussi à s'enfuir pour regagner la région de Perpignan où habitait sa famille.
De son aveu, ses premiers livres n'étaient pas très bons, bien que les spécialistes y cherchent maintenant les prémices de ses oeuvres majeures.
Au milieu des années 50, en pleine période sartrienne, un de ses manuscrits arrive dans les mains d'Alain Robbe-Grillet, alors auteur de deux romans qui divisaient la critique et conseiller littéraire aux Editions de Minuit. C'est dans cette maison d'édition que Claude Simon a publié presque toutes ses oeuvres jusqu'à aujourd'hui.
Avec Robbe-Grillet, mais aussi avec Nathalie Sarraute, Robert Pinget, Samuel Beckett, Jean Ricardou et Claude Ollier, ils formèrent un moment une sorte de groupe littéraire qui fut appelé Nouveau Roman. Michel Butor et Marguerite Duras, brièvement, en furent aussi, ainsi que quelques autres, moins connus. Mais ce groupe n'avait rien d'une Ecole et les auteurs qui ne se réunirent qu'un petit nombre de fois produisaient des textes fort différents. Ils étaient pourtant d'accord sur ce qu'ils ne voulaient pas faire !
C'est cela, sans doute, qui émut tant les critiques, les écrivains conventionnels et nombre de professeurs rodés. Une lutte difficile commença par revues interposées, une nouvelle querelle des Anciens et des Modernes, avec des ralliements politiques et idéologiques. Robbe-Grillet et Ricardou faisaient scandale à chaque article et à chaque oeuvre.
Mais les oeuvres avaient de petits tirages et beaucoup de journalistes littéraires avouent aujourd'hui qu'ils les critiquaient durement sans les avoir lues. C'était une lutte de clans, sur fond de littérature.
Les auteurs dits du Nouveau Roman obtinrent tout de même quelques prix littéraires. Butor le premier, avec La Modification (prix Renaudot, 1957). Claude Simon eut le prix de L'Express en 1960, pour La Route des Flandres, puis le prix Médicis en 1967, pour Histoire.
Durant les années 70, le phénomène Nouveau Roman cessa de faire scandale, en même temps qu'il cessa tout court, dit-on parfois. Il est vrai que les écrivains ne se réunissaient plus et que certains avaient abandonné leurs recherches anti-conventionnelles. Mais Simon, Robbe-Grillet, Sarraute, et quelques autres continuèrent à publier des oeuvres très originales.
Pendant ce temps, les études universitaires sur le Nouveau Roman se multipliaient, surtout hors de France.
Après la parution des Géorgiques (1981), Claude Simon fut honoré du prix Nobel pour l'ensemble de son oeuvre (en 1985). Il était si méconnu en France que certains journalistes durent demander des informations aux Etats-Unis pour écrire leur papier !


Les oeuvres principales de Claude Simon :


Quelques oeuvres sont traduites en japonais, comme La Route des Flandres et Triptyque.
L'Acacia est paru il y a quelques mois, dans une traduction du Pr Hiraoka (de l'Université Waseda).


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